Mission
Créée grâce à la mobilisation de chercheurs, décideurs et praticiens, la Chaire de partenariat en prévention de la maltraitance vise à développer une capacité collective pour réduire la violence physique, les mauvais traitements psychologiques et la négligence envers les enfants au sein de leur famille.
Les travaux de la Chaire s’inscrivent dans le champ de la science de la prévention. Prévenir la maltraitance exige la mise en place de conditions propices à de saines relations parent-enfant afin que le plus grand nombre d’enfants possible grandissent au sein d’une famille exempte de dynamiques de coercition, de violence, d’abus et de négligence. À cet effet, notre partenariat mise sur le soutien à la parentalité en contexte de vulnérabilité sociocommunautaire. Il préconise une approche de prévention « en gradins », c’est-à-dire ajustée au niveau de risque présenté par les familles.
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Violence physique
On entend par violence physique infligée aux enfants des actes commis par un tuteur qui entraînent des dommages corporels ou risquent d’en entraîner. Selon la loi québécoise (Loi sur la protection de la jeunesse, L.R.Q., chapitre P-34.1), il y a abus physique lorsque l’enfant (1) subit des sévices corporels ou est soumis à des méthodes éducatives déraisonnables, ou (2) encourt un risque sérieux de subir ce type de situation. Ces gestes abusifs peuvent être commis par les parents ou une autre personne, alors que les parents ne prennent pas les moyens nécessaires pour mettre fin à la situation.
Mauvais traitements psychologiques
On entend par violence psychologique le fait de ne pas veiller à offrir un environnement convenable et positif, et de commettre des actes qui nuisent à la santé et au développement affectifs de l’enfant. Selon la loi québécoise (Loi sur la protection de la jeunesse, L.R.Q., chapitre P-34.1), il y a mauvais traitements psychologiques lorsque l'enfant subit, de façon grave ou continue, des comportements de nature à lui causer un préjudice de la part de ses parents ou d'une autre personne et que ses parents ne prennent pas les moyens nécessaires pour mettre fin à la situation. Ces comportements se traduisent notamment par de l'indifférence, du dénigrement, du rejet affectif, de l'isolement, des menaces, de l'exploitation, entre autres si l'enfant est forcé à faire un travail disproportionné par rapport à ses capacités, ou par l'exposition à la violence conjugale ou familiale.
Négligence
La négligence, ou privation ou défaut de soins, renvoie au fait qu’un parent ne veille pas au développement de l’enfant – s’il est en position de le faire – dans un ou plusieurs des domaines suivants : santé, éducation, développement affectif, nutrition, foyer et conditions de vie sécuritaires. Selon la loi québécoise (Loi sur la protection de la jeunesse, L.R.Q., chapitre P-34.1), il y a négligence (1) lorsque les parents d'un enfant ou la personne qui en a la garde ne répondent pas à ses besoins fondamentaux ou (2) lorsqu'il y a un risque sérieux que les parents d'un enfant ou la personne qui en a la garde ne répondent pas aux besoins fondamentaux précédemment mentionnés :
- soit sur le plan physique, en ne lui assurant pas l'essentiel de ses besoins d'ordre alimentaire, vestimentaire, d'hygiène ou de logement compte tenu de leurs ressources;
- soit sur le plan de la santé, en ne lui assurant pas ou en ne lui permettant pas de recevoir les soins que requiert sa santé physique ou mentale;
- soit sur le plan éducatif, en ne lui fournissant pas une surveillance ou un encadrement appropriés ou en ne prenant pas les moyens nécessaires pour assurer sa scolarisation
Prévention « en gradins »
Les initiatives de prévention de la maltraitance auraient avantage à adopter une approche populationnelle, graduée en fonction du niveau de risque présenté par les familles. Cela implique tant la portée de l’intervention, qui diminue graduellement pour focaliser sur un nombre de plus en plus restreint de familles à haut risque, que l’intensité de l’intervention, qui augmente parallèlement au niveau de risque.
Conformément à cette perspective, la Chaire de partenariat en prévention de la maltraitance catégorise les stratégies préventives en fonction de leur caractère universel, sélectif ou indiqué :
STRATÉGIES UNIVERSELLES
S’adressent à l’ensemble d’une population et interviennent sur des facteurs de risque de la maltraitance, sans chercher à identifier les individus présentant un risque élevé (information, éducation, campagnes médiatiques)
STRATÉGIES SÉLECTIVES
Ciblent soit des groupes d’individus qui partagent un ou des facteur(s) de risque commun(s), soit des territoires où de tels facteurs de risque sont surreprésentés, et interviennent de manière à contrer le risque de maltraitance (coaching parental individualisé, visites à domicile, programme de développement des compétences parentales)
STRATÉGIES INDIQUÉES
Ciblent des individus qui affichent un risque élevé (cumul de facteurs de risque) ou des signes précurseurs de maltraitance (interventions enrichies pour parents qui affichent les plus grands besoins).